« Le poste de carburant représente 25% du coût de revient du transport. C’est un poste extrêmement important et sur lequel l’entreprise doit être en mesure de répercuter les différentes fluctuations du prix du gazole », a déclaré Jean-Marc Rivera, délégué dénéral de l’OTRE, le 22 février sur Franceinfo.
franceinfo : Les routiers ont-ils des tarifs préférentiels ?
Jean-Marc Rivera : Sur le prix à la pompe nous sommes lotis au même régime que n’importe quel particulier. En revanche, d’un point de vue fiscal nous bénéficions de ce qu’on appelle le remboursement partiel de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) qui est un remboursement d’une partie de la taxe. Cela fait que nous avons, en théorie, un gazole dit professionnel. Mais la difficulté c’est le prix du carburant sur les entreprises et nous sommes tout autant impactés que les particuliers.
Quel est le carburant le plus utilisé par les camions ?
Le gazole reste le carburant principal, c’est 30% d’augmentation des prix à la pompe sur un an. Des entreprises ont fait le pas vers le gaz, mais c’est plus de 400% d’augmentation à la pompe. Donc, la difficulté est encore plus forte pour ceux qui ont passé le cap de la transition énergétique.
Hésitez-vous à faire certaines livraisons ?
On en est là. Le transport routier est un secteur d’activité qui dégage une marge bénéficiaire extrêmement faible. On parle de 1%. Le poste de carburant représente 25% du coût de revient du transport. C’est un poste extrêmement important et sur lequel l’entreprise doit être en mesure de répercuter les différentes fluctuations du prix du gazole.
Il y a aussi les hausses des autoroutes, des assurances, des salaires, et nous sommes confrontés à une partie de nos clients qui refusent toute négociation des prix de transport. C’est purement inacceptable et insupportable pour les entreprises qui ne peuvent pas résister si elles ne sont pas en mesure de répercuter le juste prix du transport. Nous demandons à nos clients de prendre leurs responsabilités, de ne pas oublier le rôle fondamental et stratégique du transport routier français. Nous l’avons démontré pendant ces deux dernières années, le transport routier français est vital à l’économie du pays.
Qu’attendez-vous du gouvernement ?
Nous appelons le ministre de l’économie Bruno Le Maire à veiller à ce que cette relation commerciale se passe dans des conditions saines. Il y a un dispositif qui s’appelle le pied de facture qui impose à nos donneurs d’ordre de répercuter en pied de facture les fluctuations du carburant. Nous demandons la juste application de la loi.
Podcast ci-joint.